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Découvrez une nouvelle interview à l’occasion de notre campagne pour International Girls in ICT Day ! Aujourd’hui, Marie-Laure Zollinger, étudiante en doctorat à l’Université du Luxembourg, témoigne de son parcours et nous fait part de sa vision concernant les femmes dans l’IT.

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1. Pourriez-vous nous parler de votre travail actuel ?

Je suis étudiante en doctorat à l’Université du Luxembourg, mon sujet de thèse porte sur les protocoles de vote électronique. Ma recherche se concentre sur l’utilisabilité des systèmes, pour s’assurer que tous les citoyens puissent voter sans problème de compréhension ou d’accessibilité. Par ailleurs, je vérifie les propriétés de sécurité des systèmes étudiés : confidentialité du vote et intégrité des élections.

Assurer la sécurité tout en ayant une interface utilisable est un challenge car la sécurité a tendance à complexifier les interactions avec l’utilisateur, et c’est justement ce qui est intéressant : trouver un bon équilibre entre sécurité et utilisabilité, tout en gardant la confiance de l’utilisateur.

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2. Quel est votre parcours ?

Je suis titulaire d’un master de mathématiques, spécialité cryptographie, obtenu à l’Université Claude Bernard à Lyon en 2010.

Avant de commencer mon doctorat en 2017, j’ai travaillé en tant que consultante dans plusieurs grandes entreprises françaises, d’abord en tant que développeuse de logiciels sécurisés. J’ai également accompagné ces entreprises en tant qu’administratrice réseau sur l’intégration des politiques de sécurité. Enfin, j’ai travaillé en tant qu’architecte sur un projet de développement d’applications mobiles, portant sur des problématiques d’authentification et le déploiement de nouvelles applications sécurisées.

Après des 7 années d’expérience, j’ai décidé de reprendre mes études et de quitter l’industrie pour rejoindre le monde académique.

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3. Pour vous, quel rôle occupent les femmes dans le secteur de l’ICT ? Y ont-elles leur place ?

Selon moi et au vu de mon expérience, les femmes ont parfaitement leur place dans ces secteurs ! Par contre nous sommes encore très (trop) peu nombreuses. Les rôles occupés le plus souvent ne sont pas des rôles techniques, dans mes expériences passées j’étais souvent la seule femme de l’équipe.

Les rôles les plus souvent occupés dans le secteur informatique sont ceux d’analyste fonctionnel et responsable de tests.

Le manque de femmes dans les domaines techniques est souvent dû à des choix faits en amont : il y a moins de femmes dans les filières informatique où les spécialités sont plus techniques, comme la cryptographie, le développement logiciel ou l’infrastructure.

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4. De quelle manière la technologie numérique a-t-elle changé votre travail ?

Sans technologie, mon travail serait différent mais je pourrai l’exercer de façon similaire : aujourd’hui j’utilise la technologie numérique pour créer de nouveaux protocoles de vote électronique, mais je pourrai tout aussi bien m’atteler à la création de protocoles classiques utilisant des bulletins de vote en papier. La cryptographie n’est pas obligatoire pour avoir des systèmes sécurisés, par contre elle ouvre le champ des possibles.

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5. En quoi la crise du Covid-19 impacte-t-elle votre activité ?

Dans mon cas, j’ai de la chance car je ne suis pas très impactée. J’ai la chance de pouvoir travailler facilement depuis chez moi, mes recherches et l’écriture de ma thèse se passe très bien sans me rendre à l’Université.

J’avais prévu une étude utilisateur en ligne qui pourra se dérouler comme prévu, et les quelques réunions à faire avec mes collègues peuvent se faire sur Skype ou Webex.

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6. Compte tenu de la situation actuelle, quelles initiatives technologiques mises en place ces dernières semaines vous inspirent le plus ?

Je n’ai pas l’impression qu’il y ait des nouvelles technologies mises en place, par contre l’utilisation de certains outils existants a permis de s’adapter facilement. Comme je l’ai dit précédemment, les outils de réunion permettent de garder un lien avec les collègues pour ce qui est du travail individuel.

Au niveau collectif, le déploiement rapide de plateformes web de solidarité a permis aux citoyens de se venir en aide, et je trouve ces initiatives vraiment positives !